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Nouvelles du CRAIG

Parlement wallon et Parlement de la Communauté française - audition sur le Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance

Ce 4 décembre 2013, B. Bayenet, professeur à l'ULB et vice-président du CRAIG, a été auditionné lors de la réunion conjointe de la Commission des affaires générales, de la simplification administrative, des fonds européens et des relations internationales du Parlement wallon et de la Commission des Relations internationales et des Questions européennes, des Affaires générales et du Règlement, de l'Informatique, contrôle des communications des membres du Gouvernement et des dépenses électorales du Parlement de la Communauté française. 

 

"Pourquoi désacraliser les églises ?" - La Libre Belgique - 11 janvier 2012

"Le fait

Les églises ne se remplissent plus comme avant. Des travaux coûteux sont nécessaires pour l’entretien et la réparation de ces édifices. Les finances communales et régionales ne sont plus fringantes. Dos au mur, les évêques se voient contraints de désacraliser certaines églises. On est loin de l’anecdotique. A Bruxelles, on évoque 40 églises sur 110 qui seraient désacralisées dans les prochaines années. L’émotion est grande. Certains catholiques ne l’acceptent pas et entrent en résistance. La désacralisation de l’église Sainte-Catherine à Bruxelles est devenue le symbole de ce déchirement." (La Libre Belgique)

Deux interviews : Jean-François Husson (ORACLE) et Véronique Hargot-Deltenre (Amis de Sainte-Catherine).


Pourquoi désacraliser les églises ?

Entretien : M.-A.G.

Mis en ligne le 11/01/2012

Pratiquement, en quoi consiste une désacralisation ? Y a-t-il des règles générales ou bien n’y a-t-il que des cas particuliers ?

Il y a toute une procédure à suivre. L’accord doit venir de l’évêque, qui va ensuite interpeller les autorités civiles qui elles-mêmes vont accepter ou non de supprimer la paroisse. La Région accepte ou non de mettre un terme à la reconnaissance du lieu de culte. Après, il faut s’adresser au Fédéral et lui spécifier qu’à tel endroit un ministre du culte avait été affecté et qu’il faut le réaffecter ailleurs.

Qui est propriétaire ? Qui paie, pour quoi ?

Les lieux de culte construits avant 1795 sont propriétés des communes ou des provinces. A l’époque, l’ensemble des biens du clergé a été confisqué. En compensation de cela, Napoléon, comme premier consul, a organisé le financement des cultes en 1801 pour que les curés soient quand même payés. Il a remis à disposition du culte les bâtiments - il ne les a pas rendus dans leurs propriétés, mais il les a remis à la disposition - pour l’organisation du culte. Et donc la gestion en revient aux établissements chargés du culte tout en restant propriété des communes - c’est le cas, notamment, de l’église Sainte-Catherine. La cathédrale de Tournai ou celle de Namur appartiennent, elles, aux provinces.

Y a-t-il de plus en plus d’églises en voie de désacralisation ?

Il est un fait que les églises ne se remplissent pas plus qu’avant. Quand on regarde les dernières statistiques de fréquentation dominicale mais également de funérailles ou de mariages, on voit que la chute se poursuit. Il faut aussi prendre en considération le fait qu’une série de travaux sont particulièrement coûteux. La réfection d’un toit coûte cher pour une église. S’ajoute à cela le fait que depuis le début des années 2000, les finances communales, qui étaient plutôt paisibles dans les années 90, connaissent quelques soucis. Vu toutes les contraintes financières auxquelles les Régions sont soumises, elles ne peuvent plus venir en aide aux communes de la même manière. Les communes essaient donc de trouver des moyens pour réduire leurs dépenses et leurs interventions.

Pourquoi faut-il désacraliser ?

Un lieu de culte est consacré, par définition, au culte et donc cela lui donne, à bien des égards et indépendamment de toute autre considération, une protection particulière. Par exemple, en droit humanitaire. Quand le lieu a changé d’état, on ne peut quand même pas l’affecter à n’importe quelle activité… Généralement, l’église va être attentive à ce qu’on n’en fasse pas n’importe quoi. Cela n’a pas empêché certaines églises d’être transformées en boîte de nuit, d’autres d’abriter des expositions de lingerie féminine.

Monseigneur Kockerols, évêque auxiliaire de Bruxelles, ne semble pas s’offusquer de la désacralisation de certaines églises contrairement à des associations de fidèles…

Le problème ne vient pas des autorités religieuses. Je pense que tous les évêques, pour reprendre les propos d’un évêque auxiliaire, dans une interview accordée il y a quelques années, préféreraient avoir plus de prêtres et moins d’églises. Je pense aussi que les évêques sont conscients qu’il est difficile de demander aux pouvoirs publics de financer les lieux de culte comme il y a 20 ou 30 ans. L’opposition, les réserves, les réticences proviennent d’un certain nombre de catholiques de base. Parmi eux, vous avez deux profils : ceux pour qui la foi est importante quelle que soit l’église fréquentée et ceux qui sont attachés sentimentalement à l’un ou l’autre lieu de culte. Ce qui est le cas de certaines personnes s’opposant à la désacralisation de l’église Sainte-Catherine. Des études sociologiques ont montré que certaines personnes qui fréquentent très peu l’église si ce n’est lors de "quatre mariages et un enterrement" lui sont assez attachées parce qu’elles sont marquées d’une émotion forte.

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